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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/168

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dération qu’à la valeur des Barbares. [Les Huns de la Volga.]La seconde division des Huns, leurs compatriotes, qui s’avança vers le nord-ouest, rencontra plus d’obstacles, et se fixa sous un climat plus rigoureux. La nécessité leur fit changer les soies de la Chine pour les fourrures de la Sibérie. Les commencemens imparfaits de civilisation qui se faisaient sentir parmi eux, s’effacèrent entièrement, et leur férocité naturelle s’augmenta, par leurs rapports, avec des tribus barbares, qu’on a comparées, avec assez de justice, aux animaux sauvages du désert. Leur fierté indocile rejeta bientôt la succession héréditaire des Tanjoux, chaque horde fut gouvernée par son mursa particulier, et leur conseil tumultueux dirigeait les entreprises de la nation. Le nom de la Grande-Hongrie a attesté jusqu’au treizième siècle leur résidence sur les rives orientales du Volga[1]. Dans l’hiver, ils descendaient avec leurs troupeaux vers l’embouchure de cette grande rivière, et ils poussaient leurs excursions dans l’été jusqu’à la latitude de Saratoff, ou peut-être jusqu’au confluent du Kama. Telles étaient du moins les récentes limites des Calmoucks noirs[2], qui restèrent environ cent ans sous la protection de

  1. Dans le treizième siècle, le moine Rubruquis, qui traversa la plaine immense de Kipzak, en allant à la cour du grand khan, observa le nom remarquable de Hongrie, et des traces d’un langage et d’une origine commune avec les peuples de la Hongrie européenne. (Histoire des Voyages, t. VII, p. 269.)
  2. Bell (vol. I, p. 29-34) et les éditeurs de Hist. gé-