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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/177

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d’Alavivus[1], et implora la protection de l’empereur romain de l’Orient. Athanaric, toujours attaché à ses sermens, ne voulut point entrer sur les terres des Romains : il se retira, suivi d’une troupe fidèle, dans le pays montagneux de Caucaland, défendu et presque caché, à ce qu’il paraît, par les impénétrables forêts de la Transylvanie[2].

Les Goths implorent la protection de Valens. A. D. 376.

Après avoir terminé la guerre des Goths avec une apparence de gloire et de succès, Valens avait traversé ses provinces d’Asie, et était venu enfin fixer sa résidence dans la capitale de la Syrie. Il employa le séjour de cinq ans[3] qu’il fit à Antioche, à veiller, sans s’exposer de trop près, sur les entreprises du monarque persan, à repousser les incursions des Sarrasins et des Isauriens[4] ; à faire triompher la théologie arienne par des argumens plus irrésistibles que ceux de l’éloquence et de la raison, et à tranquilliser son âme timide et soupçonneuse en faisant

  1. M. du Buat (Hist. des Peuples de l’Eur., t. VI, p. 407) a conçu l’étrange idée qu’Alavivus était le même qu’Ulphilas, l’évêque goth ; et qu’Ulphilas, petit-fils d’un esclave de Cappadoce, était devenu le prince temporel des Goths.
  2. Ammien (XXXI, 3) et Jornandès (De reb. get., c. 24) ont décrit la destruction de l’empire des Goths par les Huns.
  3. La chronologie d’Ammien est obscure et imparfaite. Tillemont a tâché d’éclaircir et d’arranger les Annales de Valens.
  4. Zosime (l. IV, p. 223) ; Sozomène (l. VI, c. 38). Les Isauriens infestaient, durant tous les hivers, les routes de l’Asie Mineure jusqu’aux environs de Constantinople. (Saint Basile, epist. eccl., ap. Tillemont, Hist. des emp., t. V, p. 106).