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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/230

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fications et les garnisons des villes furent augmentées ; on ranima insensiblement parmi les troupes l’esprit de la discipline ; et en les accoutumant à se croire en sûreté, on leur rendit le sentiment de la confiance. On les faisait sortir fréquemment de leurs forteresses pour attaquer des partis de Barbares qui infestaient les environs. L’attention qu’on avait de leur ménager toujours l’avantage du nombre ou du terrain, faisait le plus souvent réussir leurs expéditions, et les soldats se convainquirent bientôt, par l’expérience, de la possibilité de vaincre des ennemis qu’ils croyaient invincibles. Les détachemens des différentes garnisons se rassemblèrent peu à peu, et formèrent de petits corps d’armée. Les mêmes précautions s’observèrent dans un plan étendu d’opérations bien concertées. Les événemens augmentèrent chaque jour les forces et le courage des Romains, et l’adresse avec laquelle l’empereur faisait répandre le bruit de ses succès militaires, contribuait à diminuer l’orgueil des Barbares, et à ranimer l’espoir de ses sujets. Si, au lieu de cette esquisse faible et imparfaite, nous pouvions présenter au lecteur le récit circonstancié des dispositions et des actions de Théodose dans le cours de quatre campagnes, tous les militaires applaudiraient sans doute à ses talens consommés. Le sage Fabius avait sauvé précédemment la république en temporisant ; et tandis que les yeux de la postérité se fixent avec surprise sur les lauriers brillans que Scipion cueillit dans la plaine de Zama, les campemens et les marches