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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/325

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temps de reprendre aucune influence sur le gouvernement de son fils[1]. Une éducation orthodoxe effaça bientôt les principes d’hérésie arienne qu’elle lui avait donnés par son exemple et par ses instructions. Le zèle naissant de Valentinien pour la foi de Nicée, son respect pour le caractère et pour l’autorité de saint Ambroise, faisaient concevoir aux catholiques la plus favorable opinion du jeune empereur de l’Occident[2] : ils applaudissaient à sa chasteté, à sa sobriété, à son mépris pour les plaisirs, à son application aux affaires et à sa tendresse pour ses deux sœurs, en faveur desquelles il ne se permettait cependant pas la plus faible injustice contre le moindre de ses sujets. Mais cet aimable prince, avant d’avoir accompli la vingtième année de son âge, tomba victime d’une trahison domestique, et l’empire se trouva de nouveau accablé des horreurs de la guerre civile. Arbogaste[3], vaillant soldat de la nation

  1. Sozomène, l. VII, c. 14. Sa chronologie est fort incertaine.
  2. Voyez saint Ambroise, t. II, De obit. Valentinian., c. 15, p. 1178 ; c. 36, p. 1184. Tandis que le jeune empereur donnait un festin, il jeûnait lui-même. Il refusa de voir une actrice dont on vantait la beauté, etc. D’après l’ordre qu’il donna de tuer les animaux sauvages qu’il réservait pour les plaisirs de la chasse, il est peu généreux à Philostorgius (l. XI, c. 1) de lui reprocher son penchant pour cet amusement.
  3. Zosime (l. IV, p. 275) fait l’éloge de l’ennemi de Théodose ; mais il est abhorré de Socrate (l. V, c. 25) et d’Orose (l. VII, c. 35).