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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/332

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nationaux. On voyait rassemblés sous les drapeaux, du même prince, l’Ibère, l’Arabe et le Goth, occupés à se considérer avec une mutuelle surprise ; et le célèbre Alaric acquit à l’école de Théodose les talens militaires qu’il employa depuis, d’une manière si funeste, à la destruction de Rome et de l’empire[1].

Victoire de Théodose sur Eugène. A. D. 394., 6 septembre.

L’empereur d’Occident, ou plutôt son général Arbogaste, avait appris par les fautes et la défaite de Maxime, combien il était dangereux d’étendre la ligne de défense contre un ennemi habile qui pouvait à son gré presser ou suspendre, restreindre ou multiplier ses attaques[2]. Arbogaste posta son armée sur les confins de l’Italie. Les troupes de Théodose s’emparèrent, sans résistance, des provinces de la Pannonie jusqu’au pied des Alpes Juliennes, il trouva même les passages des montagnes gardés négligemment, ou peut-être abandonnés à

  1. Zosime, l. IV, p. 280 ; Socrate, l. VII, 10. Alaric lui-même (De bell. getic., 524) s’étend avec plus de complaisance sur ses premiers exploits contre les Romains.

    … Tot Augustus Hebro qui teste fugavi.

    Cependant sa vanité aurait difficilement cité plusieurs empereurs fugitifs.

  2. Claudien (in IV consul. Honor. 77, etc.) compare les plans militaires des deux usurpateurs.

    … Novitas audere priorem
    Suadebat, cautumque dabant exempla sequentem.
    Hic nova moliri præceps : hic quærere tutus
    Providus. Hic fusis ; collectis viribus ille.
    Hic vagus excurrens ; hic intra claustra reductus,
    Dissimiles ; sed morte pares…