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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/354

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de leur industrie, la populace qui vivait de la libéralité publique, remplirent les églises de Latran et du Vatican d’une foule inépuisable de zélés convertis. Le consentement général des Romains[1] ratifia les décrets du sénat, qui proscrivaient le culte des idoles ; la magnificence du Capitole s’obscurcit, et les temples déserts furent abandonnés à la ruine et au mépris[2]. Rome se soumit au joug de l’Évangile, et son exemple entraîna les provinces conquises qui n’avaient pas encore perdu tout respect pour son nom et pour son autorité.

Destruction des temples dans les provinces. A. D. 381, etc.

La piété filiale des empereurs les engageait à procéder avec douceur et prudence à la conversion de la ville éternelle ; mais ils n’eurent pas la même indulgence pour les préjugés des villes des provinces. Le zélé Théodose reprit avec ardeur, et exécuta complètement les pieux travaux suspendus plus de vingt ans après la mort de Constance[3]. Tandis que

    Candidiore togâ niveum pietatis amictum
    Sumere ; et exuvias deponere pontificales.

    L’imagination de Prudence est échauffée et élevée par le sentiment de la victoire.

  1. Prudence, après avoir décrit la conversion du peuple et du sénat, demande avec confiance et assez de raison :

    Et dubitamus adhuc Romam, tibi Christe dicatam
    In leges transisse tuas ?

  2. Saint Jérôme triomphe de la désolation du Capitole et des autres temples de Rome, t. I, p. 54 ; t. II, p. 95.
  3. Libanius (orat. pro Templis, p. 10, Genev. 1634, publiée par Jacques Godefroy, et très-rare aujourd’hui)