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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/360

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provinces, sauvèrent un petit nombre de temples. Celui de la Vénus céleste, à Carthage, formait une enceinte d’environ deux milles de circonférence ; on eut le bon esprit d’en faire une Église[1], et une consécration semblable a conservé le dôme majestueux du Panthéon de Rome[2]. Mais dans presque toutes les provinces du monde romain, une armée de fanatiques, sans discipline comme sans autorité, assaillaient les paisibles habitans, et les ruines des plus beaux monumens de l’antiquité attestent encore les ravages de ces barbares, qui avaient seuls le loisir et la volonté d’exécuter des destructions si pénibles.

Le temple de Sérapis à Alexandrie.

Dans cette scène de dévastation générale, le spectateur peut distinguer les ruines du fameux temple de Sérapis à Alexandrie[3]. Sérapis ne paraît

  1. Prosper, Aquitan., l. III, c. 38 ; ap. Baron., Annal. eccles., A. D. 389, no 58, etc. Le temple avait été fermé pendant quelque temps, et le sentier qui y conduisait était rempli de ronces et de branches nouvellement poussées.
  2. Donat, Roma antiq. et nov., l. IV, c. 4, p. 468. Ce fut le pape Boniface IV qui célébra cette consécration. J’ignore quel concours de circonstances heureuses avait pu conserver le Panthéon plus de deux siècles après le règne de Théodose.
  3. Sophronius composa peu de temps après une histoire séparée (Saint Jérôme, in Script. eccles., t. I, p. 303), qui a fourni des matériaux à Socrate (l. V, c. 16), Théodoret (l. V, c. 22) et Rufin (l. II, c. 22). Cependant, ce dernier qui avait été à Alexandrie avant et après l’événement, peut en quelque façon passer pour témoin oculaire.