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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/459

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par la cavalerie des Barbares[1]. Un danger si pressant l’obligea de chercher une retraite dans les fortifications d’Asti, ville de la Ligurie ou du Piémont, située sur les bords du Tanaro[2]. Le roi des Goths forma immédiatement et pressa sans relâche le siége d’une petite place qui contenait une si riche capture et qui ne semblait pas capable de faire une longue résistance. Lorsque l’empereur assura depuis qu’il n’avait jamais éprouvé l’impression de la peur, cette fanfaronnade n’obtint probablement pas la confiance même de ses courtisans[3]. Réduit à la dernière extrémité, presque sans espérance et ayant déjà reçu des offres insultantes de capitulation, Honorius fut délivré de ses craintes et de sa captivité par l’approche et bientôt par la présence du héros si long-temps attendu. À la tête d’une avant-garde choisie, Stilichon

    Honorius lui-même ? Cependant la fuite est prouvée par la poursuite ; et mes opinions sur la guerre des Goths sont justifiées par les critiques italiens, Sigonius (t. I, part. 2, p. 369, De imper. occid., l. X) et Muratori (Annali d’Italia., t. IV, p. 45).

  1. On peut trouver une des routes dans les Itinéraires, p. 98, 228, 294, avec les notes de Wesseling. Asti était située à quelques milles sur la droite.
  2. Asta ou Asti, colonie romaine, est à présent la capitale d’un très-beau comté, qui passa dans le seizième siècle aux ducs de Savoie. (Leandro Alberti, Descrizione d’Italia, p. 382.)
  3. Nec me timor impulit ullus. Il pouvait tenir ce langage orgueilleux à Rome l’année suivante, lorsqu’il était à cinq cents milles de la scène du danger (VI cons. Honor. 449).