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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/72

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pays avec les bandes d’Italie et d’Illyrie, probablement du côté de la Rhétie. L’empereur, accompagné par son fils Gratien, passa le Rhin à la tête d’une puissante armée, dont les deux ailes étaient soutenues par Jovin et par Sévère, maîtres généraux de la cavalerie et de l’infanterie de l’Occident. Dans l’impuissance de s’opposer à la destruction de leurs villages, les Allemands campèrent sur la cime d’une montagne presque inaccessible dans le duché de Wirtemberg, et attendirent courageusement l’attaque des Romains. L’intrépide curiosité avec laquelle Valentinien persistait à découvrir quelque sentier sans défense, pour y faire monter ses soldats, pensa lui coûter la vie. Une troupe de Barbares sortit précipitamment de son embuscade, et l’empereur, obligé de fuir de toute la vitesse de son cheval dans une descente roide et glissante, laissa derrière lui celui qui portait son armure et son casque enrichi d’or et de pierres précieuses. Au signal de l’assaut, les Romains environnèrent la montagne de Solicinium, et montèrent de trois côtés. Chaque pas qu’ils parvenaient à gagner augmentait leur ardeur et abattait le courage de leurs ennemis. Lorsque toutes leurs forces occupèrent le plateau, leur impétuosité précipita les Barbares vers le bas de la montagne, du côté du nord, où le comte Sébastien était posté pour couper leur retraite. Après cette brillante victoire, Valentinien retourna dans ses quartiers d’hiver à Trèves, où il permit à la joie publique de se mani-