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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 5.djvu/93

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peaux ; une amnistie générale dissipa leurs teneurs ; le général, en donnant lui-même l’exemple, fit supporter plus gaiement la sévérité de la discipline militaire. Les troupes des Barbares partagées en différens corps, qui exerçaient leurs ravages sur terre et sur mer, ne lui permirent pas de remporter des victoires éclatantes ; [A. D. 368-369.]mais l’habile général déploya la supériorité de ses talens dans les opérations de deux campagnes consécutives, et délivra, par sa prudence et son activité, la province entière de ses barbares ennemis. Les soins paternels de Théodose relevèrent et raffermirent les fortifications et rendirent aux villes leur première splendeur ; sa main vigoureuse repoussa les Calédoniens tremblans sur la pointe septentrionale de l’île, et perpétua le nom et la gloire du règne de Valentinien par la formation d’une nouvelle province qu’il nomma Valentie[1]. Les poètes et les panégyristes ont pu ajouter, avec une apparence de vérité, que les régions inconnues de Thulé furent teintes du sang des Barbares, que les vagues de l’océan Hyperboréen blanchirent sous les rames des galères romaines, et que les îles reculées des Orcades furent témoins de la victoire navale remportée par Théodose sur les pirates saxons[2]. Il

  1. Ammien a raconté d’une manière concise (XX, 1 ; XXVI, 4 ; XXVII, 8 ; XXVIII, 3) toute l’histoire de la guerre de Bretagne.
  2. Horrescit… ratibus… impervia Thule.
    Lile… nec falso nomine Pictos