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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/307

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vinces méridionales de la Gaule avait insensiblement acquis de la force et de la solidité ; la conduite de ces ambitieux Barbares exigeait, soit en temps de paix, soit en temps de guerre, la vigilance continuelle d’Ætius. Après la mort de Wallia, Théodoric, fils du grand Alaric, hérita du trône[1], et un règne heureux de plus de trente ans sur un peuple inconstant et indocile, autorise à penser que sa prudence était soutenue d’une vigueur extraordinaire de corps et de génie. Resserré dans des limites trop étroites, Théodoric aspirait à la possession de la ville d’Arles, le centre du commerce et le siége du gouvernement ; mais l’approche d’Ætius sauva la place ; et le roi des Goths, après avoir levé le siége avec quelque perte et un peu de honte, consentit, au moyen d’un subside, à exercer la valeur de ses sujets à la guerre d’Espagne. Cependant Théodoric ne cessait d’épier, et saisit bientôt avec empressement l’occasion de renouveler son entreprise. [Les Goths assiégent Narbonne. A. D. 435-439.]Les Goths assiégèrent Narbonne, tandis que les Bourguignons faisaient une invasion dans les provinces de la Belgique, et

  1. Théodoric II, fils de Théodoric Ier, déclare à Avitus sa résolution de réparer ou d’expier la faute que son grand-père avait commise,

    Quæ noster peccavit avus, quem fuscat id unum,
    quod te, Roma, capit…

        Sidon., Panegyr. Avit. 505.

    Cette circonstance, qui n’est applicable qu’au grand Alaric, établit la filiation des rois des Goths, et on avait jusqu’à présent négligé cette observation.