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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/380

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tes[1]. À la neuvième heure (environ trois heures), les affaires reprennent leur cours sans interruption jusqu’après le soleil couché ; alors, l’ordre donné pour le souper du roi écarte la foule importune des plaideurs et des supplians. Durant le souper, où l’on jouit d’une plus grande familiarité, on introduit quelquefois des pantomimes et des bouffons pour divertir la compagnie, et non pour l’offenser par des saillies impertinentes ; mais les chanteuses et toute la musique langoureuse ou efféminée sont sévèrement bannies. Les airs qui peuvent animer la valeur sont les seuls qui puissent flatter l’oreille et l’âme de Théodoric. Lorsqu’il sort de table, les gardes prennent aussitôt leurs postes de nuit à la porte du trésor, du palais et des appartemens particuliers du monarque. »

Son expédition en Espagne. A. D. 456.

Lorsque le roi des Visigoths encouragea Avitus à se ceindre du diadème, il lui offrit sa personne et son armée comme fidèle soldat de la république[2]. Les exploits de Théodoric prouvèrent bientôt à l’univers qu’il n’avait pas dégénéré de la valeur de ses ancêtres. Après l’établissement des Goths dans l’Aqui-

  1. Tunc etiam ego aliquid obsecraturus feliciter vincor, et mihi tabula perit ut causa salvetur. Sidonius d’Auvergne n’était pas sujet de Théodoric ; mais il fut peut-être obligé de solliciter la justice ou faveur de la cour de Toulouse.
  2. Théodoric avait fait lui-même une promesse solennelle et volontaire de fidélité, dont on avait connaissance en Gaule et en Espagne.

    … Romæ sum, te duce, amicus
    Principe te, Miles.

        Sidon., Paneg. Avit. 511.