Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/475

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suasive de saint Jérôme, et par le titre profane de belle-mère de Dieu[1], consacra la virginité de sa fille Eustochie. Par les conseils et sous la conduite de son guide spirituel, sainte Paule abandonna Rome et son fils encore dans l’enfance, se retira dans le village de Bethléem, fonda un hôpital et quatre monastères, et acquit, par sa pénitence et ses aumônes, une grande renommée dans l’Église catholique. On célébrait ces exemples rares et illustres comme la gloire de leur siècle ; mais les monastères étaient remplis d’une foule de plébéiens obscurs et de la plus basse classe[2], qui trouvaient dans le cloître beaucoup plus qu’ils n’avaient sacrifié en se séparant du monde. Des paysans, des esclaves et des artisans trouvaient facile d’échapper à la pauvreté et au mé-

    poulé. « Si toutes les parties de mon corps se changeaient en langues, si tous mes membres empruntaient une voix humaine, il me serait encore impossible de, etc. »

  1. Socrus Dei esse cœpisti. Saint Jérôme, t. I, p. 140, ad Eustochium. Rufin (in Hieronym. oper., tom. IV, p. 223), justement scandalisé, demande à son adversaire dans quel poète païen il a emprunté une expression si impie et si absurde.
  2. Nunc autem veniunt plerumque ad hanc professionem servitutis Dei, et ex conditione servili, vel etiam liberati, vel proper hoc à dominis liberati sive liberandi ; et ex vitâ rusticanâ, et ex opificum exercitatione, et plebeio labore. Saint Augustin, de Oper. Monach., c. 22, apud Thomassin, Discipline de l’Église, t. III, p. 1094. L’Égyptien qui blâma saint Arsène, avouait que la vie d’un moine était préférable à celle d’un pâtre. Voy. Tillemont, Mém. eccl., t. XIV, p. 679.