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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/514

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laisser jouir les disciples d’Arius et de saint Athanase d’une liberté égale et réciproque dans les états des Romains et des Vandales[1]. 2o. On se servit, contre les catholiques, de la pratique des conférences dont ils avaient fait si souvent usage eux-mêmes pour insulter ou punir l’obstination de leurs adversaires[2]. Hunneric fit assembler à Carthage quatre cent soixante-six évêques orthodoxes ; mais en entrant dans la salle d’audience, ils eurent la mortification d’apercevoir S. Cyrille l’arien assis sur le trône patriarcal. Les deux partis se séparèrent après s’être reproché mutuellement, et comme à l’ordinaire, et leurs bruyantes clameurs, et le silence qu’ils gardaient sur certaines questions, et les délais et la précipitation qu’ils s’accusaient tour à tour et réciproquement d’apporter à leurs mesures, et l’appui qu’ils cherchaient ou dans la force militaire ou dans la faveur du peuple. On choisit parmi les évêques orthodoxes un martyr et un confesseur. Vingt-huit prirent la fuite, et quatre-vingt-huit cédèrent. Quarante-six furent envoyés en Corse travailler dans les forêts pour le service de la marine royale ; trois

  1. Victor, II, 2, p. 22, 23. Le clergé de Carthage appelait ces conditions periculosæ, et elles semblent à la vérité avoir été proposées pour faire donner les évêques catholiques dans le piége.
  2. Voyez le récit de cette conférence et la manière dont les évêques furent traités, dans Victor (11, 13, 18, p. 35-42) et tout le quatrième livre (p. 63-171). Le troisième livre (p. 42-62) ne contient que leur apologie et leur profession de foi.