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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 6.djvu/75

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Romains et de Barbares, Attale fut publiquement dépouillé de la pourpre et du diadème. Alaric envoya ces ornemens de la royauté au fils de Théodose, en signe de paix et d’amitié[1]. Ceux des officiers qui rentrèrent dans le devoir reprirent leurs emplois, et le repentir le plus tardif ne resta point sans récompense ; mais l’empereur dégradé, moins sensible à la honte qu’au désir de conserver sa vie, demanda la permission de marcher dans le camp des Goths à la suite d’un Barbare hautain et capricieux[2].

Troisième siége et sac de Rome. A. D. 410. Août 24.

La déposition d’Attale faisait cesser le seul obstacle réel qui put s’opposer à la conclusion de la paix ; et Alaric s’avança jusqu’à trois milles de Ravenne, pour fixer l’irrésolution des ministres impériaux, dont ce retour de fortune avait ranimé l’insolence. Il apprit avec indignation que Sarus, l’un des chefs des Goths et son rival, ennemi personnel d’Adolphe et animé d’une haine héréditaire contre la maison des Balti, était reçu dans le palais. À la tête de trois cents guerriers, cet intrépide Barbare sortit des portes de Ravenne, surprit et tailla en pièces un

  1. Voyez la cause et les circonstances de la chute d’Attale, dans Zosime, l. VI, p. 380-383 ; Sozomène, l. IX, c. 8 ; Philostorgius, l. XII, c. 3. Les deux amnisties (Cod. Theod., l. IX, tit. 38, leg. 11, 12) qui furent publiées le 12 février et le 8 d’août, A. D. 410, sont évidemment relatives à cet usurpateur.
  2. In hoc, Alaricus, imperatore, facto, infecto, refecto ac defecto… mimum, risit, et ludum spectavit imperii. Orose, l. VII, c. 42, p. 582.