Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/144

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Vienne[1] deux années après la mort d’Attila. Une victoire venait de rétablir l’indépendance des Ostrogoths ; et les trois frères, Walamir, Théodemir et Widimir, qui de concert gouvernaient cette nation guerrière, habitaient des cantons sépares de la Pannonie, province fertile, mais ravagée. Les Huns, ne pouvant leur pardonner leur rébellion, attaquèrent imprudemment Walamir, qui les repoussa avec ses seules forces, et la nouvelle de leur défaite arriva au camp éloigné de Théodemir au moment où sa concubine favorite accouchait d’un fils qui devait hériter de son père. Théodoric était âgé de huit ans lorsque son père, cédant à l’intérêt de sa nation, le donna avec répugnance à l’empereur Léon, pour otage d’une alliance que celui-ci avait bien voulu acheter en payant un subside annuel de trois cents livres d’or. Le jeune prince fut élevé à Constantinople avec soin et avec tendresse. Son corps se forma à tous les exercices de la guerre, et des conversations nobles et spirituelles développèrent son esprit ; il suivit les écoles des plus habiles maîtres, mais il dédaigna ou négligea la pratique des arts de la Grèce, et il demeura toujours si étranger aux premiers élé-

    s’efforce d’accorder cette généalogie avec les légendes ou les traditions de la Suède.

  1. S’il faut parler plus exactement, il reçut le jour sur les bords du lac Pelso (Nieusiedler-see), dans le voisinage de Carnuntum, presque au lieu où Marc-Antoine composa ses Méditations. Jornandès, c. 52, p. 659 ; Severin, Pann. illust., p. 22 ; Cellarius, Geogr. antiq., t. I, p. 350.