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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/179

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ordonner d’en prendre soin ; ils les mirent sous la garde d’un architecte particulier ; ils donnèrent chaque année deux cents livres d’or et vingt-cinq mille briques pour leur entretien ; et ils employèrent aux réparations ordinaires des murs et des édifices publics, le produit des douanes du port Lucrin. Ils étendirent leurs soins sur les ouvrages de marbre ou de métal, représentant, soit des hommes, soit des animaux. Les Barbares admiraient le feu de ces chenaux qui ont donné au mont Quirinal le nom qu’il porte aujourd’hui[1] ; ils réparèrent les éléphans d’airain de la voie sacrée[2] ; la fameuse vache de Myron continua de tromper les animaux eux-mêmes lorsqu’ils traversaient le Forum de la paix[3]. Théodoric, enfin, créa un officier chargé du soin de ces prodiges de l’industrie humaine, qu’il regardait comme le plus bel ornement de son royaume.

État florissant de l’Italie.

Théodoric, à l’exemple des derniers empereurs, préféra la résidence de Ravenne ; il y cultivait un

  1. Var., VII, 15. Ces chevaux de Monte Cavallo avaient été transportés d’Alexandrie aux bains de Constantin. (Nardini, p. 188.) L’abbé Dubos (Réflexions sur la poésie et sur la Peinture, t. I, sect. 39) en fait peu de cas ; et Winckelman (Hist. de l’art, t. II, p. 159) les admire.
  2. Variar., X, 10. C’étaient probablement les restes d’un char de triomphe. (Cuper, De Elephantis, II, 10.)
  3. Procope (Goth., l. IV, c. 21) raconte une histoire ridicule de cette vache de Myron, à laquelle on a prodigué le faux esprit de trente-six épigrammes grecques. Anthol., l. IV, p. 302-306, édit. Hen. Steph. ; Auson., epigr. 58-68.