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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/280

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qu’on voit à la partie orientale. Ce sanctuaire communiquait par plusieurs portes à la sacristie, au vestiaire, au baptistère et au bâtiment contigu qui servait à la pompe du culte ou à l’usage particulier des ministres de l’église. Justinien, se souvenant des malheurs passés, voulut sagement que dans le nouvel édifice on n’employât point de bois, si ce n’est pour les portes ; on choisit avec soin les matériaux des différentes parties, selon qu’ils étaient destinés à leur donner de la force, de la légèreté ou de la splendeur. Les pilastres qui soutiennent la coupole furent composés de gros blocs de pierre de taille, coupées en formes carrées ou triangulaires, munies de cercles de fer, et cimentées avec du plomb mêlé à de la chaux vive ; mais on sut, par la légèreté des matériaux, diminuer le poids du dôme, bâti de pierre ponce qui flotte sur l’eau, ou de briques de l’île de Rhodes, cinq fois moins pesantes que l’espèce ordinaire. Le corps de l’édifice est en briques ; mais une couverture de marbre cache ces matériaux grossiers, et l’intérieur, la coupole, les deux grands demi-dômes et les six petits, les murs, les cent colonnes et le pavé, enchantent même les yeux des Barbares, par un riche assortiment de diverses couleurs. [Marbres.]Un poète qui avait vu Sainte-Sophie dans tout son éclat[1],

  1. Paul Silentiarius décrit en style obscur et poétique les pierres et les marbres de toute espèce qu’on employa dans la construction de Sainte-Sophie (part. II, p. 129, 133, etc.). 1o. Le marbre de Carystic, pâle avec des veines ferrugineuses ; 2o. le phrygien, de deux espèces ; toutes deux de cou-