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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/38

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plus fortement en leur faveur qu’il n’aurait pu le faire en restant dans son diocèse. Pour résister à ces ennemis domestiques et étrangers, fortifiés de l’alliance des Bourguignons, Alaric rassembla ses forces militaires infiniment supérieures en nombre à celles de Clovis. Les Visigoths reprirent l’exercice des armes, qu’ils avaient négligé durant une longue et heureuse paix[1]. Une troupe choisie d’esclaves robustes et courageux se mit en campagne à la suite de leurs maîtres[2], et les villes de la Gaule fournirent avec répugnance leur contingent de troupes d’une fidélité douteuse. Théodoric, roi des Ostrogoths, qui régnait en Italie, avait travaillé à maintenir la tranquillité dans les Gaules ; et, tant qu’il avait espéré y réussir, il s’en était tenu avec soin au personnage impartial de médiateur ; mais cepen-

    authentiques se trouvent dans une vie de Quintianus, composée en vieux patois du Rouergue et en rimes. Dubos, Hist. crit., t. II, p. 179.

  1. Quamvis fortitudini vestræ confidentiam tribuat parentum vestrorum innumerabilis multitudo ; quamvis Attilam potentem reminiscamini Visigotharum viribus inclinatum ; tamen quia populorum ferocia corda longâ pace mollescunt, cavete subito in aleam mittere, quos constat tantis temporibus excercitia non habere. Tel fut le salutaire avis que lui donna inutilement Théodoric, et la raison pour l’engager à la paix. Cassiodore, l. III, epist. 2.
  2. Montesquieu (Esprit des Lois, l. XV, c. 14) cite et approuve la loi des Visigoths (l. IX, tit. 2, t. IV, p. 425) qui obligeait tous les maîtres à armer et à envoyer ou conduire à l’armée la dixième partie de leurs esclaves.