Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/44

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

un traité de paix avantageux. Les Visigoths conservèrent la Septimanie, dont le territoire étroit s’étendait le long des côtes de la mer, depuis le Rhône jusqu’aux Pyrénées ; mais la vaste province d’Aquitaine, depuis ces montagnes jusqu’à la Loire, fut unie indissolublement au royaume de France[1].

Consulat de Clovis. A. D. 510.

Après les succès de la guerre des Goths, Clovis accepta les honneurs du consulat romain. L’empereur Anastase décora politiquement de cette dignité le plus puissant rival de Théodoric ; cependant, par quelque raison inconnue, le nom de Clovis ne se trouve inscrit ni dans les fastes de l’Orient, ni dans ceux de l’Occident[2]. Au jour fixé pour cette so-

  1. En écrivant la guerre des Goths, je me suis servi des matériaux suivans, avec plus ou moins de confiance, eu égard à leurs différens degrés d’autorité. Quatre épîtres de Théodoric, roi d’Italie (Cassiodore, l. III, epist. 1-4, p. 3-5) ; Procop., De bell. goth., l. I, c. 12, t. II, p. 32, 33 ; saint Grégoire de Tours, l. II, c. 35, 36, 37, t. II, p. 181, 183 ; Jornandès, De reb. get., c. 58, t. II, p. 28 ; Fortunatus, in vit. S. Hilarii, t. III, p. 380 ; Isidore, in Chron. goth., t. II, p. 702 ; l’Abrégé de saint Grégoire de Tours, t. II, p. 401 ; l’auteur des Gesta Francorum, t. II, p. 553-555 ; les Frag. de Fredeg., t. II, p. 463 ; Aimoin, l. I, c. 20, t. III, p. 41, 42 ; et Rorico, l. IV, t. III, p. 14-19.
  2. Les fastes de l’Italie pouvaient rejeter le nom d’un consul ennemi de leur souverain ; mais toutes les raisons ingénieuses qui pourraient expliquer le silence de Constantinople et de l’Égypte (dans les Chroniques de Marcellin et de Paschal) sont détruites par le même silence de Marius, évêque d’Avenche, qui composa ses fastes dans le royaume de Bourgogne. Si l’autorité de saint Grégoire de