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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 7.djvu/62

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glante, suffisamment décidée par le sort de toute la nation[1].

Partage des terres entre les Barbares.

Une armée de cent vingt mille Germains avait anciennement passé le Rhin sous la conduite d’Arioviste ; ils s’étaient partagé le tiers des terres fertiles occupées par les Séquanais, et le conquérant exigea bientôt l’abandon d’un second tiers, pour le distribuer à une nouvelle colonie composée de vingt-quatre mille Barbares qui venaient, à sa sollicitation, partager les richesses de la Gaule[2]. Cinq cents ans après, les Visigoths et les Bourguignons, qui vengèrent la défaite d’Arioviste, exigèrent aussi la concession des deux tiers des terres de leur conquête ; mais cette distribution, au lieu de s’étendre à toute la province, n’eut lieu probablement que dans les districts particuliers qui furent choisis par le peuple victorieux ou par la politique de son général. Dans ces districts, chaque Barbare était attaché par les

  1. Montesquieu (Esprit des Lois, XXVIII, c. 14) qui comprend pourquoi le duel judiciaire fut admis par les Bourguignons, les Ripuaires, les Allemands, les Bavarois, les Lombards, les Thuringiens, les Frisons et les Saxons, assure, et Agobard semble confirmer cette assertion, que le combat n’était point autorisé par la loi Salique. Cependant cet usage, au moins dans le cas de trahison, est cité par Ermoldus-Nigellus (l. III, 543, t. VI, p. 48) ; et par le biographe anonyme de Louis-le-Débonnaire (c. 46, t. VI, p. 112), comme mos antiquus Francorum, more Francis solito. Ces expressions sont trop générales pour exclure la plus noble de leurs tribus.
  2. César, De bell. gall., l. I, c. 31, t. I, p. 213.