laient presque en vitesse. Pour le prix d’une pièce d’or par soldat, ils se procuraient une retraite sûre et facile à travers le pays des Gépides, maîtres du passage du Haut-Danube[1]. Les espérances ou les craintes des Barbares, leur union ou leur discorde intestine, un ruisseau qui gelait ou qui n’avait pas assez de profondeur pour s’opposer à leur passage, une récolte de blés ou de vins qui excitait leur convoitise, la prospérité ou l’embarras des Romains, telles furent les causes de ces incursions des Barbares qui se renouvelaient chaque année avec les mêmes ravages, et qu’il serait ennuyeux de raconter en détail[2]. L’année, et peut-être le mois où Ravenne ouvrit ses portes, fut marquée par une incursion si désastreuse des Huns et des Bulgares, qu’elle effaça presque le souvenir de leurs incursions antérieures. Ils se répandirent des faubourgs de Constantinople au golfe de l’Ionie ; ils détruisirent trente-deux villes ou châteaux ; ils rasèrent Potidée, que les Athéniens avaient bâtie, et que Philippe avait assiégée, et repassèrent le Danube, traînant à la queue de leurs chevaux cent vingt mille des sujets de Justinien. Dans une incursion postérieure, ils percèrent le mur de la Chersonèse de Thrace, ils démolirent les édi-