CHAPITRE XLV.
Mort de Justinien. A. D. 565, 14 novembre.
Durant les dernières années de Justinien, sa tête affaiblie, livrée à des contemplations célestes, lui fit négliger les affaires de ce monde. Ses sujets étaient fatigués d’un si long règne ; cependant les esprits capables de réflexion redoutaient le moment de sa mort, qui pouvait remplir la capitale de séditions et plonger l’empire dans une guerre civile. Ce monarque sans enfans avait sept neveux[1], fils ou petits-fils de son frère et de sa sœur, tous élevés dans la splendeur d’une extraction royale. On les avait vus dans les provinces et les armées revêtus du commandement : on connaissait leur caractère ; leurs partisans étaient pleins de zèle ; et le vieillard jaloux, différant toujours de déclarer son successeur, chacun d’eux pou-
- ↑ Voyez ce qui a rapport à la famille de Justin et de Justinien, dans les Familiæ byzantinæ de Ducange (p. 89-101) ; Ludewig (in vit. Justiniani, p. 131) et Heineccius (Hist. jur. rom., p. 374), pleins d’un respect superstitieux pour le prince à qui on doit ces lois qu’ils étudiaient tous les jours, ont depuis développé la généalogie de leur empereur favori.