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Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/356

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jusqu’à Ancône, et cinq autres villes de l’intérieur, entre la mer Adriatique et les collines de l’Apennin. Les trois provinces de Rome, de Venise et de Naples, séparées du palais de Ravenne par des terres ennemies, reconnaissaient, soit dans la paix, soit dans la guerre, la suprématie de l’exarque. Il paraît que le duché de Rome comprenait les pays que, dans les quatre premiers siècles après sa fondation, Rome avait conquis dans l’Étrurie, le pays des Sabins et le Latium : on en peut clairement indiquer les limites le long de la côte de Civita-Vecchia à Terracine ; et en suivant le cours du Tibre, depuis Améria et Narni jusqu’au port d’Ostie. Cette multitude d’îles répandues de Grado à Chiozza, formaient l’empire naissant de Venise ; mais les Lombards, qui voyaient avec une fureur impuissante une nouvelle capitale s’élever au milieu de la mer, renversèrent les villes que cette république possédait sur le continent. La puissance des ducs de Naples était resserrée par la baie et les îles adjacentes, par le territoire de Capoue, occupé par les ennemis, et par la colonie romaine d’Amalfi[1], dont les industrieux citoyens, par l’invention

    papes, ont pu réclamer à juste titre la vallée et les marais de Commachio comme une partie de l’exarchat ; mais dans leur ambition ils ont voulu y comprendre Modène, Reggio, Parme et Plaisance, et ils ont obscurci une question de géographie déjà douteuse et obscure par elle-même. Muratori lui-même, en qualité de serviteur de la maison d’Est, n’est pas exempt de partialité et de prévention.

  1. Voy. Brenckmann, Dissert. prima de republicâ Amalphitanâ, p. 1-42, ad calcem Hist. Pandect. Florent.