Aller au contenu

Page:Gibbon - Histoire de la décadence et de la chute de l'Empire romain, traduction Guizot, tome 8.djvu/460

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

ancienne et moderne d’une des provinces de la Médie. Chosroès était revenu en personne, à la tête de quarante mille hommes, d’une expédition éloignée, pour arrêter les progrès des Romains ; mais évitant la généreuse alternative de la paix ou d’une bataille, il se retira à l’approche d’Héraclius. Au lieu d’un demi-million d’habitans qu’on a attribué à la ville de Tauris sous le règne des Sophis, cette ville ne contenait alors que trois mille maisons ; mais les trésors du roi qu’on y avait renfermés passaient pour considérables : une tradition assurait que c’étaient les dépouilles de Crésus, que Cyrus y avait transportées de la citadelle de Sardes. L’hiver seul suspendit les rapides conquêtes d’Héraclius ; la prudence ou la superstition[1] le déterminèrent à se retirer dans la province de l’Albanie, le long des bords de la mer Caspienne ; et il est probable qu’il dressa ses tentes dans les plaines de Mogan[2], campement favori des

    noms de Gandzaca, Gazaca et Gaza, indiquent qu’elle renfermait le trésor royal, Chardin, au lieu de suivre l’estimation populaire, qui était de onze cent mille âmes, réduit sa population à cinq cent cinquante mille.

  1. Il ouvrit l’Évangile, et appliqua au nom et à la position de l’Albanie, le premier passage que le sort offrit à ses yeux. (Théophane, p. 258.)
  2. La bruyère de Mogan, entre le Cyrus et l’Araxe, a soixante parasanges de longueur et vingt de large. (Olear., p. 1023, 1024.) Elle a beaucoup d’eaux et de pâturages fertiles. (Hist. de Nader-Shah, traduite par M. Jones, sur un manuscrit persan, part. II, p. 2, 3.) Voyez les camps de Timur (Hist. par Cherefeddin-Ali, l. V, c. 37 ; l. VI, c. 13),