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ISABELLE

dit Madame de Saint-Auréol d’un ton aigre, en se levant et jetant sa serviette non pliée sur la table. Vous viendrez dans le salon me rejoindre, ma sœur. Ces Messieurs m’excuseront : j’ai ma crampe de nombril.

Le repas s’achève en silence. Monsieur Floche n’a rien vu, Monsieur de Saint-Auréol rien compris ; Mademoiselle Verdure et l’abbé gardent les yeux fixés sur leur assiette ; si Casimir ne se mouchait pas, je crois qu’on le verrait pleurer…

Il fait presque tiède. On a porté le café sur la petite terrasse que forme le perron du salon. Je suis seul à en prendre avec Mademoiselle Verdure et l’abbé ; du salon où sont enfermées ces deux dames, des éclats de voix nous parviennent ; puis plus rien ; ces dames sont montées.

C’est alors, s’il me souvient bien, qu’éclata la castille du hêtre-à-feuille-de-persil.

Mademoiselle Verdure et l’abbé vivaient