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ISABELLE

tément, les yeux luisants, les pommettes vermeilles et le menton frémissant ; quand elle avait vraiment beau jeu, elle me lançait un grand coup de pied sous la table ; Mademoiselle Olympe essayait de lui tenir tête, mais elle était désarçonnée par la voix aiguë de la vieille qui tout à coup, au lieu d’un nouveau chiffre, criait :

— Verdure, vous mentez !

À la fin de la première partie. Madame Floche tirait sa montre, et, comme si, précisément, c’était l’heure :

— Casimir ! Allons, Casimir ; il est temps.

L’enfant semblait sortir péniblement de léthargie, se levait, tendait aux Messieurs sa main molle, à ces dames son front, puis sortait en traînant un pied.

Tandis que Madame de Saint-Auréol nous invitait à la revanche, le premier jacquet finissait ; parfois alors Monsieur Floche prenait la place de son beau-frère ; ni Monsieur Floche, ni l’abbé n’annonçaient les coups ;