Page:Gide - Les Nourritures terrestres.djvu/190

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Il y en avait qui partaient vers l’Orient, chercher le santal et les perles, les gâteaux au miel de Bagdad, les ivoires, les broderies.

Il y en avait qui partaient vers le sud chercher l’ambre et le musc, la poudre d’or et les plumes d’autruches.

Il y en avait vers l’Occident, qui partaient le soir, et qui se perdaient dans l’éblouissement dernier du soleil.

— J’ai vu revenir des caravanes harassées ; les chameaux s’agenouillaient sur les places ; on déchargeait enfin leur fardeau. C’étaient des ballots en toile épaisse et on ne savait pas ce qu’il pouvait y avoir dedans. D’autres chameaux portaient des femmes, cachées dans une sorte de palanquin. D’autres portaient le matériel des tentes et on déployait cela pour le soir. — Ô ! fatigues splendides, immenses, dans l’incommensurable désert. — Des feux s’allument sur les places, pour le repas du soir.