Page:Gingras - Les Guérêts en fleurs, poèmes du terroir, 1925.djvu/39

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

LES FAUCHEURS


Des ombres de la nuit trouant soudain le voile,
Un soleil radieux émerge du lointain.
Au ciel pâle s’éteint lentement chaque étoile ;
Là-bas, farouche, un coq dit son appel hautain.

Des toits encore ombreux, lente, un peu de fumée
S’élève vers l’azur laiteux du firmament.
La campagne reprend sa vie accoutumée ;
Des étables, parfois, sort un long meuglement.

Enivré de sommeil, sur le seuil de la porte,
Un faucheur matinal, sa main large au-dessus
Des yeux, regarde au loin monter, blanche, l’escorte
Des brouillards où se perd quelque chant d’Angélus.