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I

L’ASSAUT


Montréal, un soir de septembre.

Un ciel cobalt, un horizon pourpre et or.

Les vieilles maisons, assises comme de gros dogues. Sur la rue, des jeunes, des vieux, des beaux, des laids. On flirt, on regarde, on flâne les deux mains dans les poches, le nez au vent.

Tous semblent heureux.

La nature humaine est ainsi faite. Un rien chasse le sourire de ses lèvres et lui tire des larmes. Un seul rayon de soleil la comble de joie, un ciel chargé de nuages lui donne l’envie de pleurer.

Soudain, à l’angle des rues Sainte-Catherine et de la Montagne, deux groupes de jeunes gens se rencontrent. Les poignées de mains s’échangent à la canadienne, avec cette force et cette chaleur que seuls connaissent ceux qui y mettent plus de cœur que de cérémonie.