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FLORENCE

— Morbleu ! ça chauffe, dit Fanfan, en allumant sa pipe.

La fusillade durait depuis quatre heures. Les Canadiens ne bronchaient pas. Et cependant les Anglais, comme toujours, étaient en nombre infiniment supérieur.

— N’est-ce pas que c’est ennuyant ici, mes amis ? Si nous allions prendre l’air, qu’en dites-vous ?

— Oué, oué, c’est ça, m’sieu Rolette !

— Alors, en avant, mes braves ! Que ceux qui ont des fusils les chargent jusqu’à la gueule, et que ceux qui ont des fourches et des faux regardent si les manches sont solides.

« Nous n’avons pas assez d’armes à feu. Les habits rouges me paraissent en avoir d’excellentes. Après, eh bien ! nous nous réunirons au Dr Nelson.

« En avant ! »

La petite troupe n’a pas fait vingt pas qu’une jeune fille arrive au grand galop d’un cheval. Elle descend de voiture. Ses cheveux sont épars et sa figure est en feu. On dirait la Pucelle à Orléans. Elle voit les combattants.

Elle reconnaît le jeune chef.

— Hubert !

— Florence !…

Les deux intrépides jouvenceaux s’élancent dans les bras l’un de l’autre, sans s’occuper des balles qui sifflent à leurs oreilles en faisant entendre une musique wagnérienne.

Les soldats d’Hubert se sont arrêtés.

— Hubert, un grand malheur vous menace, toi et tes amis… J’ai découvert le complot chez mon père… Je