Page:Girard - Lord Palmerston, paru dans Le Monde illustré, 23 mai 1857.djvu/13

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c’est que, acception faite des changements qu’opère inévitablement l’âge, on retrouve sous les cheveux blancs du leader le gentleman raide et un peu débraillé de ses blondes années, l’esprit souple et courtois de ses beaux jours. Que l’on contemple dans notre gravure les traits fiers, gracieux et intelligents de cette belle tête photographiée expressément pour le Monde illustré, il y a quelques jours, et l’on connaîtra lord Palmerston mieux que par une longue étude psychologique, car c’est pour ce caractère d’ardente spontanéité et d’ostentation que l’on peut dire avec Lavater : Le visage, c’est l’homme.

Lord Palmerston, qui a toujours eu des prétentions littéraires, est devenu depuis une quinzaine d’années un de ces grands seigneurs-Mécènes qui sont en Angleterre les protecteurs des beaux-arts. Son hôtel a sa galerie, comme doit l’avoir outre-Manche toute noble et grande maison. C’est que l’illustre lord, dont la fortune était relativement assez modeste, a donné en 1840 une large base à sa vie en épousant la sœur de lord Melbourne, la veuve du comte Cowper ; lady Cowper joignait en effet une puissante fortune à ce qu’elle conservait d’une beauté qui a été jadis une des sensations et des célébrités des salons anglais.

FULGENCE GIRARD.