Page:Girard - Marie Calumet, 1904.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
5
MARIE CALUMET.

ple. La soupe, du vrai mortier qui devait tout coller les boyaux ; le filet de bœuf, dur comme des semelles de bottes à force d’être cuit ; la poitrine de veau, saignante comme si la pauvre bête venait de rendre le dernier soupir sous le couteau du boucher ; la gibelotte, salée comme une vague marine.

Au dessert, le curé Flavel appela :

— Suzon.

Une adorable enfant de dix-sept ans, au plus, à la bouche rieuse et au front ombragé de mèches folles d’un blond cendré, avança la tête par la porte entrebâillée de la cuisine communiquant avec la salle à manger. Avec une pointe d’ironie, qui arqua délicieusement le coin des lèvres et creusa deux séduisantes fossettes dans les joues mises en