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À LA CONQUÊTE D’UN BAISER
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SCÈNE XV
gabrielle

gabrielle (faisant un geste de dépit)

Ouf ! c’est un jeu dangereux que je fais là. Mais, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Tout de même, je crains fort que mon succès ne soit pas complet. Ce gaillard de peintre n’est pas encore tombé dans mes filets. Oh ! mais il finira bien par y tomber. Un homme tombe toujours dans les filets d’une femme quand ils sont bien tendus. Aussi faut-il avouer qu’il est quelque chose, quelqu’un, un homme enfin ! ce monsieur Darboy. Il ne ressemble pas à cette vieille ganache, ou à ce jeune blancbec, ou à ce parfumé. Et ma foi ! je regretterais qu’il lui arrivât quelque affaire désagréable.

Mais pourquoi le regretterais-je pour lui plus que pour un autre. Pourquoi ?…

Ah ! pauvre Gabrielle ! tu es trop mêlée, tu le vois bien. Tu ne peux répondre actuellement à cette question. Cependant, c’est la première fois que je me pose cette interrogation. Pourquoi ? Maintenant à l’œuvre.

(Elle s’asseoit à son secrétaire.)

Par qui commencerai-je de mes trois oies, de mes quatre, non le quatrième n’est pas une oie, c’est un… c’est…

(Elle sourit)