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MOSAÏQUE

aussi, il se rendait à la messe de minuit, en compagnie de Fidélia, qui, au retour de la cérémonie, s’asseyait à ses côtés au réveillon pris en commun par les deux familles voisines réunies.

— Je ne veux pas, non, je ne veux pas mourir ! s’écria-t-il.

Et il voulut se lever.

Mais il retomba, comme une masse inerte, sur sa couche glaciale.

Un cri de désespoir sortit de sa gorge, qui râlait.

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— Qui que vous soyez, passant malheureux et battu par la tourmente, vous ne mourrez pas, dit une voix douce comme la harpe touchée par la main du Roi-Prophète.

Fidélia se rendait, en compagnie de ses parents adoptifs, à la messe de Noël.

Elle hâtait le pas, le livre de prières entre ses mains jointes et le chapelet de buis roulé entre ses doigts.

Mais sa charité, toujours en éveil, avait entendu le cri de l’infortuné. Accourir à ses côtés fut, pour l’Acadienne pieuse, l’affaire d’un instant.

Et maintenant, elle soutenait, dans ses bras, le corps du jeune homme, car la jeunesse ne s’était pas encore enfuie de ses traits. Elle le réchauffait du souffle de son cœur débordant de charité.