Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/122

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Alors il n’écouta plus rien de ce que l’on disait ; il se perdit dans ses combinaisons, médita vingt projets, rejeta les uns, pesa les autres, et finit par se décider à courir chez M. Nantua pour lui faire part de la nouvelle dont un hasard l’avait instruit.

Un huissier rentra sous je ne sais quel prétexte.

Dès que la porte fut ouverte, Tancrède s’échappa.

Il arriva bientôt chez M. Nantua. C’était précisément son jour d’audience, car le moindre millionnaire a ses jours de réceptions matinales.

M. Nantua, se rappelant la manière dont il avait trompé Tancrède dans ses espérances, le reçut d’abord avec embarras, mais Tancrède le mit bien vite à son aise.

— Monsieur, dit-il, je viens vous faire part d’une chose très-importante, et vous pouvez, de votre côté, me rendre un grand service. Une circonstance, que des raisons de délicatesse ne peuvent me permettre de vous expliquer, me rend, avant tout le monde,