Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/228

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pouvoir la consoler. La pauvre enfant pleura longtemps ; puis vint madame Blandais, qui lui dit, d’un ton sévère, de mettre son chapeau et de venir avec elle se promener au Jardin-des-Plantes. La course était longue, et cette promenade ressemblait assez à une punition. Madame Blandais comptait sur les marches forcées pour calmer l’imagination trop exaltée de Clarisse. Il était évident que madame Blandais avait grondé sa fille. Pourquoi ? Voilà ce que Tancrède voulait savoir. Il suivit Clarisse et sa mère ; il écoutait ; mais d’abord elles cheminèrent en silence ; enfin madame Blandais prit la parole.

— Tu t’en repentiras plus tard, ma fille, toutes tes rêveries ne te mèneront à rien ; d’ailleurs, ce jeune homme est très-aimable ; et puisque madame de D*** s’intéresse à lui, certainement ce doit être un homme distingué. Si tu repousses toutes les occasions, tu ne te marieras jamais ; ton invisible ne t’épousera pas, et tu resteras vieille fille. Vrai, mon enfant, tu n’es pas raisonnable de refuser la chance d’un bon mariage pour des rêveries