Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/258

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— Ne craignez rien, dit-il d’un ton doucement respectueux ; venez, Clarisse, j’ai à vous parler.

Clarisse restait immobile.

— Venez donc, enfant, avez-vous peur de moi ? depuis le temps que je viens ici tous les jours, vous devriez avoir plus de confiance ; pourquoi cette crainte ? je ne la mérite pas.

L’accent de reproche dont Tancrède dit ces mots affligea la jeune fille. Elle fit quelques pas vers lui, puis elle s’arrêta.

Tancrède fut blessé de tant de défiance.

— Vous ne me comprenez pas, dit-il avec tristesse. Adieu !

Et il prit la canne de sa main gauche. Clarisse ne le voyant plus, enhardie par le regret et l’absence, s’élança vers la place qu’il était censé avoir quittée, et elle se trouva près de lui.

— Quel prodige ! dit-elle… Oh ! que j’ai peur !

— Rassurez-vous, Clarisse, dit Tancrède redevenu visible, je vous expliquerai un jour ce mystère ; maintenant, je ne veux m’occuper