Page:Girardin - La Canne de M. de Balzac.djvu/62

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tes. — Mille pensées corruptrices et entraînantes viennent aussitôt l’assaillir :

— Je suis riche, je suis libre, je suis encore jolie et jeune, puisqu’un architecte m’a prise l’autre jour pour la femme de mon fils ; qui m’empêche de me remarier ? Mon fils me néglige, ses affaires l’absorbent ; il peut s’éloigner d’un moment à l’autre, je resterais seule. Pourquoi ne pas profiter de mes avantages pendant qu’il en est temps encore ?

C’en est fait, elle est décidée : c’est une beauté qui n’a pas de temps à perdre.

Tremblante, elle va chez son fils.

— Quel est ce jeune homme, dit-elle, qui sort à l’instant de chez vous ?

— C’est un ami de M. Poirceau ; il m’est très-recommandé par lui.

— Est-ce un jeune homme de bonne famille ?

— Oui, certainement : c’est le fils d’un officier distingué, M. Dorimont.

— Dorimont ! c’est un joli nom qui lui va bien. Vous êtes-vous entendu avec lui ?

— Oui, ma mère, parfaitement ; il est plein d’esprit, et il m’a paru fort instruit.