Page:Giraud - La Corne d’abondance, paru dans Le Caveau, 1858.djvu/3

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Comme l’Aï, ce pétillant nectar,
De sa pensée un joyeux trait s’élance :
Vase sacré, verre du bon Panard,
Sois du Caveau la corne d’abondance !

Mais ce transport que tu viens d’éveiller,
Est un appel à toute poésie,
Et tour à tour nous allons voir briller
Ou la satire, ou la philosophie.
L’une des sots fera tomber le fard,
L’autre en nos cœurs versera l’espérance :
Vase sacré, verre du bon Panard,
Sois du Caveau la corne d’abondance !

Un madrigal, une fable, un rondeau,
Des chants d’amour, une tendre élégie,
Une épigramme, un conte, un fabliau,
À tes côtés ont droit de bourgeoisie.
Si parfois même elle y met un peu d’art
Laisse, en passant, éclore une romance :
Vase sacré, verre du bon Panard,
Sois du Caveau la corne d’abondance !

De nos guerriers consacrant les exploits
Et soutenant leur feu patriotique,
Nous entendrons encore à pleine voix
Les fiers accords de la muse héroïque,