Page:Giraudoux - Adorable Clio.djvu/23

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ses vêtements l’on est, même dans l’état-major, petit et nu. Ce n’était pas pour faire des mannequins, tromper l’ennemi, et laisser rapporter à l’Allemagne atterrée par l’avion prussien qui chaque matin faisait sa visite, qu’au lieu de douze cents, ils étaient deux mille officiers, maintenant, occupés malicieusement, sur les bords de la Voulzie, à lui vouloir du mal... C’était que le général Anthoine arrivait, et qu’il interdisait, dans son premier ordre du jour, sous peine d’exclusion, d’envoi au front, — de mort, — les cols rabattus, les pantalons relevés, les manteaux à martingale. Des commandants de chasseurs à pied qui n’avaient pas le passepoil jaune réglementaire restaient immobiles à leur table, comme en des habits que le moindre mouvement découdrait à toutes les coutures. Au risque d’être dégradés, les chefs d’escadrons s’entassaient dans le train de quatre heures pour aller rechercher dans leur vieille cantine de Paris un col en celluloïd et leur vieux képi rouge,