Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/212

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JUPITER. — L’univers n’est plus que tristesse. Les fleurs sont sans parfum. Les animaux portent bas la tête !

ALCMÈNE. — Vous ne le guéririez pas ?

JUPITER. — Évidemment si ! Que je suis bête !

ALCMÈNE. — C’est ce que les dieux oublient toujours. Ils ont pitié des malades, ils détestent les méchants. Ils oublient seulement de guérir, de punir. Mais en somme vous avez compris. L’examen est très passable.

JUPITER. — Chère Alcmène…

ALCMÈNE. — Ne souriez pas ainsi, Jupiter, ne soyez pas cruel ! N’avez-vous donc jamais cédé devant une de vos créatures ?

JUPITER. — Je n’ai jamais eu cette occasion.

ALCMÈNE. — Vous l’avez. La laisserez-vous échapper ?