Page:Giraudoux - Amphitryon 38, 33e édition.djvu/42

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AMPHITRYON. — En or vierge, et les cabochons sont deux émeraudes.

ALCMÈNE. — Méchant mari, comme tu es coquet avec la guerre ! Pour elle, les bijoux, les joues lisses. Pour moi, la barbe naissante, l’or non vierge ! Et tes jambières, en quoi sont-elles ?

AMPHITRYON. — En argent. Les nielles, de platine.

ALCMÈNE. — Elles ne te serrent pas ? Tes jambières d’acier sont bien plus souples pour la course.

AMPHITRYON. — Tu as vu courir des généraux en chef ?

ALCMÈNE. — En somme, tu n’as rien de ta femme sur toi. Tu ne t’habillerais pas autrement, pour un rendez-vous. Avoue-le, tu vas combattre les Amazones. Si tu mourais au milieu de ces excitées, cher époux, on ne trouverait sur toi rien de ta femme, aucun souvenir, aucune marque… Quelle vexation pour