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Page:Giraudoux - Armistice à Bordeaux.djvu/20

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JEAN GIRAUDOUX

et qu’on appelait les hirondelles, réclament leur billet de défaite. Tous ceux et celles qu’on a vus pour la dernière fois au concert, — quand il y avait encore Berlioz au monde, — au Salon, quand il y avait Vuillard, — il est mort justement hier, paraît-il, — au pesage, aux Tuileries, au Louvre, quand il y avait des chevaux, des chiens, des épées de Charlemagne et des reliquaires de la reine Blanche, — ils défilent, hâtifs sans hâte, alignés sans souche, connue s’ils étaient plantés sur un trottoir roulant, le trottoir roulant de la vie, comme s’ils étaient des morts, nous faisant de la tête sans s’arrêter ce signe que nous ont fait des morts… Mais le Styx n’est pas libre. Le Massilia ne passe pas le Styx… Ils reviennent… Un rire ! Tous sursautent, comme des morts près des-

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