Page:Giraudoux - Simon le pathétique.djvu/85

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sourit que de près ; je citerais mon pâtissier, qui achevait de servir une femme de chambre, et se tournait vers une cuisinière, disant :-Voici, jeunesse, .et vous, marquise ? ; et le conducteur de mon autobus, qu’on reconnaîtra

’sans peine, qui est nègre, au lieu d’une sacoche qui porte une bourse et la tire de son gilet pour rendre la. monnaie, tandis qu’il vérifie la pièce avec les dents ; et mon nouveau bottier ’ enfin, qui habite au coin de la rue où vivait Rabelais et de ce quai, refuge des marchands de lu-7 nettes, où aurait vécu Spinoza s’il avait été de Paris, un bottier ému, qui venait d’avoir un fils. Insistons sur cette entrevue ! Il me donna sa pa-T rôle d’honneur que toutes mes bottines n’iraient 7 sans essayage, je répondis qu’il pourrait toujours prendre le temps voulu. Il m’affirma que nous nous 5 entendri ons pour les factures ; je lui dis que je cherchais un bottier pour toute ma vie. Il n’attendait que ce prétexte pour me révéler que la maison ne risquait plus de disparaître, qu’elle - avait un héritier, et me présenta son fils, qu’apporta sa femme, suivie de la bonne. Il était dix heures... je gagnai ia présidence par les quais, et je vi s descendre vers Auteuil la troupe des cygnes qui remonte, à la tombée de la nuit, vers Joinville. •