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PAPIERS D’AUTREFOIS.

bonté (le travail du démon dans sa forge : « Il frappait du ciseau, , du pilon, du maillet… » Quatre vers descriptifs, étincelants, pour développer le mot battre) ; Bivar (les paroles enthousiastes du scheik Jabias au Cid, pour définir ce héros des Espagnes : « Vous regardiez ainsi que néants et fumées… » ; six vers) ; L’an neuf de l’Hégire (portrait et langage de Mahomet, accrus d'abord de dix-neuf vers, puis de seize autres) ; Le Crapaud (digression panthéiste sur l’influence du divin se reflétant dans la plus immonde créature ; puis, longue et brutale analyse — ajoutée — du supplice de l’animal, victime des enfants barbares) ; Le Petit Roi de Galice (paroles du robuste bandit Pacheco bafouant la complexion débile du jeune prince). Tous ces passages, dont plusieurs sont éminemment prolixes, diffus ou superflus, se bornaient, dans le principe, à des traits plus secs et mesurés, à des touches plus sobres et plus nettes.

Les plus merveilleuses strophes peut-être de ce chef-d’œuvre exquis, Booz endormi [Légende des siècles, I, 2, D’Eve à Jésus), ont été annexées au dessin primitif :


Donc, Booz dans la nuit dormait parmi les siens ;…
Les tribus d’Israël avaient pour chef un juge ;…
Voilà longtemps que celle avec qui j’ai dormi…
Une race naîtrait de moi ! Comment le croire ?
L’ombre était nuptiale, auguste et solennelle ;
La respiration de Booz qui dormait…