Page:Glaser - Le Mouvement littéraire 1904, 1905.djvu/112

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
100
LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

repentante, nous sont contées avec beaucoup de talent, dans un style très simple et très alerte, et c’est un roman qu’on lit sans ennui.




JEAN BOUVIER
Sécularisée.

En faisant voter les lois contre les congrégations, en les exécutant de la façon que l’on sait, M. Combes a obtenu un résultat auquel sans doute il ne s’attendait pas : il a rendu aux romanciers un service signalé en leur fournissant des sujets palpitants.

Quoi de plus émouvant, en effet, que le sort d’une religieuse jeune et belle, ignorante de sa beauté, de sa jeunesse et de la vie, et jetée brutalement dans le monde, exposée à tous ses périls, à toutes ses embûches et a toutes ses tentations ? C’est le cas de l’héroïne de M. Bouvier, touchante jeune fille, arrachée à l’inviolable asile de son couvent, et qui trouve dans sa pieuse ferveur la force nécessaire pour résister victorieusement aux pires dangers du monde, mais qui se voit à la fin sans défense contre la tendresse de son cœur et meurt — douloureusement et chastement — d’avoir aimé. Cette histoire dramatique — mélodramatique même parfois — est contée avec une louable simplicité.