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210 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

un livre dont la nécessité s'impose et se trouve dénon- cée par le désarroi même ou plutôt Tanarchie « qui trouble l'éducation française depuis une centaine d'an- nées, et s'aggrave à mesure que les idées religieuses exercent sur la majorité des Français une influence moins impérative ».

Ce livre, un des écrivains les plus séduisants de ce temps a décidé de l'écrire : Marcel Prévost offre aux jeunes mamans ce vade-mecum de l'éducation moderne, ce manuel de la famille qui tient à honneur d'être sérieusement mûri et écrit. A cette nouvelle, quelques frivoles lectrices fronceront le sourcil : « Voilà qui est gai, se diront-elles, l'ennuyeuse littérature des manuels nous ravit notre romancier favori, l'écrivain qui, tant de fois, nous a charmées, émues, ravies. » Mais oui ! cela est gai, frivoles lectrices, et cela est mieux, c'est émouvant et gracieux, et vous ne tarderez pas à être convaincues lorsque vous aurez commencé de lire les Lettres à Françoise maman.

Dès le titre, vous avez été rassurées : les « Lettres à Françoise » ! quels jolis souvenirs ces mots évoquent en votre mémoire ! Vous vous rappelez ces spirituelles, ces émouvantes, ces délicates causeries de l'oncle à Fran- çoise jeune fille, à Françoise mariée, et vous savourez d'avance ces lettres du même à la même qui seront, hélas ! les dernières; Votre espoir ne sera pas déçu; vous allez lire un livre exquis, émouvant, spirituel, amusant et profond, grave et familier. De la première à la dernière page vous serez restées sous le charme, vous aurez vécu tout ce petit, tout ce vaste drame d'une existence d'enfant, depuif son premier vagissement jusqu'à sa seizième année; vous aurez lu le plus gra- cieux, le plus vivant, le plus humain des romans : tel est ce « manuel d'éducation ».

Dans ce livre où nous voyons naître et grandir les deux enfants de cette Françoise qu'il nous a fait aimer, M. Marcel Prévost a été ce qu'il fallait être : « l'ami de