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348 LE MOUVEMENT LITTÉRAIRE

éphèbc qui fait penser au jeune danseur antique sur la tombe duquel s'inscrivit cette épitaplie : Bidiio saltavit et plaçait. Jean- Antoine qui est amoureux veut mon- trer qu'il est un homme et il s'enrôla dans l'armée de Napoléon au retour triomphal de l'île d'Elbe, et quel- ques mois plus tard, Elisabeth sa fiancée reçoit le sou- venir de Jean-Antoine tombé à Waterloo...

GEORGES POURGEL

Un Bohémien passa.

Le roman de M. Georges Pourcel est une œuvre bien curieuse, attachante, inégale, toute pleine de qualités précieuses et contradictoires et dont les défauts souvent semblent être voulus, et sont dans la note. Truculente, romanesque, parée d'oripeaux trop voyants, elle est en même temps d'une observation morne, profonde, méti- culeuse; elle tient des origines de son héros, fils hasar- deux d'un bohémien et d'une paysanne, cette allure si curieuse, un peu déconcertante, où il y a de la diablerie et de l'humanité.

Un bohémien passa, certain jour, dans le village de Pruny, il y séduisit une fille et l'abandonna. La fille quitta son village et mourut à Rodez en donnant le jour à un enfant qui fut élevé par l'Assistance publique. Cet enfant c'est Amédée Lestang, notre héros. Il pré- sente dès son enfance un singulier mélange de dou- ceur et de brutalité, d'humilité et d'orgueil; son humeur aventureuse l'entraîne à ia fuite, et il s'en va aux mines de Cransac ; à Paris, où il est tour à tour apprenti pâtis- sier, télégraphiste, groom d'hôtel et garçon coiffeur; à Marseille, à Naples, à Palerme, en Egypte, en Tripoli- taine, en Algérie, où il fait cent métiers divers. Ayant ainsi obéi aux impulsions irrésistibles de ses origines