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NOVEMBRE. — HISTOIRE, LITTÉRATURE, ETC. 363

PAUL D'ARISTE ET ARRIVETZ

Les Champs-Elysées.

J'aime beaucoup ces histoires si pittoresques, si instructives de rues et de quartiers parisiens : il n'est rien qui apprenne mieux, et de façon plus amusante, la grande histoire. Les plus humbles rues ont leur attrait, leur émotion, leur intérêt particulier, mais que dire des Champs-Elysées?

Toute rhistoire de Paris passe par cette large avenue triomphale depuis les temps, pas si lointains, où elle s'appelait la forêt de Rouvray et où nos ancêtres y poursuivaient les animaux sauvages dont ils rappor- taient la dépouille dans leurs huttes sur pilotis de la rue de la Grange-Batelière. C'est au xvii™^ siècle que Marie de Médicis amorce la grande promenade en fai- sant planter le Cours-la-Reine...

Et voici, à travers les temps, la place de la Concorde, témoin de tous les grands événements populaires, depuis les joyeuses foires Saint-Ovide jusqu'aux sanglantes hécatombes de la Révolution; le jardin des Champs- Elysées; le Cirque d'été; les Folies-Marigny ; la rue Boissy-d'Anglas où régnèrent les Grimod de la Rey- nière; l'avenue Gabriel avec ses hôtels historiques et ses

jardins somptueux; l'avenue d'Antin où languit la

Dame aux Camélias; l'avenue Montaigne où M«^e t^I- lien régna dans la maison pompéienne; Mabille où dansèrent Pomaré et Céleste Mogador; le Rond-Point avec son Colisée; l'hôtel Le Hon et la Niche à Fidèle; et la longue avenue avec tous ses hôtels princiers; Chaillot avec le souvenir de la Vallière et de Sainte- Périne; le Château des Fleurs, et, enfin, l'Arc de Triom- phe, évocateur de tant de victoires, témoin aussi par trois fois de l'invasion.